LE TEXTE de J AUBERT
"L’argent n’a pas d’honneur, la politique le cherche
"""Jérôme Cahuzac a réussi là où
l’UMP a échoué : il a réussi à rendre sans voix Arnaud Montebourg,
ministre du redressement productif, lorsque ce dernier a appris son
parjure ministériel. Au-delà du trait d’esprit, l’affaire est cependant
très grave.
Grave pour Cahuzac évidemment, car il a
fauté à trois reprises : une première fois en fraudant, une seconde
fois en acceptant de superviser les services de l’Etat chargés de la
lutte contre la Fraude (quel aplomb !), et une troisième fois en niant
ses fautes dans les médias et devant la représentation nationale.
Grave pour le gouvernement, évidemment :
quel crédit le peuple peut-il avoir s’il sait que l’un de ses ministres
les plus compétents était un menteur talentueux et que, visiblement, ni
le Premier ministre, ni le Président ne l’avait détecté ? Avons-nous
affaire à des niais ou à des menteurs ? Qui peut penser que le
gouvernement Ayrault I a encore un avenir ?
Mais l’affaire est surtout grave pour la
démocratie et la République. L’acteur Cahuzac, en tombant, emporte une
partie du décor de théâtre et révèle la nudité des coulisses. Elle est
un effroyable exemple du « Tous pourris », cette malédiction censée
frapper tous ceux qui touchent aux affaires de l’Etat. Elle éclabousse
l’ensemble des responsables publics car ces derniers ont en commun avec
Cahuzac un or précieux, qui est la crédibilité de leur parole et de leur
convictions. Ce bien, Jérôme Cahuzac en a fait de la monnaie de singe.
L’affaire Cahuzac aura définitivement
révélé qu’un mal profond rongeait les boyaux de la démocratie Française :
le soupçon. François Hollande a-t-il aussi menti ? Savait-il ? Et ceux
qui l’ont défendu ? Et ces journalistes qui n’en ont jamais parlé ? Le
pouvoir du soupçon est terrible car il vient à bout de la meilleure des
réputations, lentement mais sûrement. « Il n’y a pas de fumée sans feu
», aime à se répéter l’honnête homme qui ne supporte plus de devoir
payer ses taxes et respecter la loi lorsque ceux qu’il a élus s’en
affranchissent. Et dans le grand tourbillon du soupçon généralisé, on ne
fait plus dans le détail : celui accusé à tort devient forcément
coupable, car il est « comme les autres ». La perte de la nuance, le
daltonisme médiatique, c’est la première étape des terreurs aveugles."""""
Nous sommes quant à nous pour
un remaniement sérieux du gouvernement et contre une Dissolution de
l'Assemblée Nationale.. On se rappelle celle de Chirac qui fut une
grave erreur et qui a permis, d'ailleurs, à Hollande d'être réélu.
L’absentéisme aux élections et le désintérêt des Français pour les hommes politiques qu'ils soient de droite ou de gauche sont le résultat de ce rejet..."le redressement moral"de la vie politique pourrait en être le remède.PC
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