OUVRIR LES YEUX

« En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. » Chamfort

vendredi 31 juillet 2009

RAP BOUM BOUM à CARPENTRAS

Post du 30 juillet


Dans " l'homme sans qualité " de Robert Musil, le héros, ou antihéros si vous préférez, parle de notre société en savourant l'idée qu'un joueur de football ( nous sommes dans les années 20 ), est un être extraordinaire que capte l'attention des médias de l'époque, et donc du peuple.
Qui se souvient des joueurs de l'équipe de France de football de 1925 ???
J'aime le football. Comme la musique. La littérature et tout un tas de petites choses qui font perdre à chacun le temps de voir et de comprendre pour voir et comprendre l'époque.
Ce soir, nous avons à Carpentras un concert de Rap. J'habite à quelques centaines de mètres de la fête du fêtard. Hélas, j'entends le rap boum boum qui coince les décibels sortis d'un texte de la guerre du feu sans le talent du grand Burgess. C'est couillon, mais je préfère Johnny qui va dire 60 fois " je t'aime" d'une façon différente. Oh ! Je ne cherche pas à me discréditer d’une culture différente, mais simplement vous dire combien l’excellence peut amener tout un peuple à considérer sa culture en parallèle de ses valeurs (en Italie, la femme de ménage connaît les paroles de La Tosca aussi bien que sa patronne !). Là, platitude boum boum n'exhibe que l'inconsistance de la mode. Et certains quartiers. Encore moins les médias car plus personne ne les écoute. Sauf à Carpentras.
Mais c'est bien le phénomène " Musil", fat et vil du passage au commentaire populaire ou populiste que l'on se place à droite ou à gauche et ce qui revient au même dans les deux cas, qui me fait revenir à ce commentaire et à sa conclusion:
qui sera simple;
Un journaliste intelligent (il y en a beaucoup mais certains se perdent dans l'engagement populaire ou populiste selon la municipalité en place), demande à la plus grande violoniste " interprète", américano japonaise " du moment ( mode, et encore mode de technicité d’une virtuose si on pousse la comparaison jusqu’au bout de la sottise de l’identique incomparable), ce qu'elle fait le soir de la fête de la musique: elle répond :
" Je ferme ma fenêtre ".
Au Georges V, on dort bien mieux que dans une cité, je vous l'assure. Mais elle bossait le lendemain, comme vous et moi d'ailleurs, et se réponse intéressante n'était pas seulement le désaveux de l'inutile boum boum que nous entendons tous ce soir. Demain, tous ces gens du centre ville et de la périphérie « travaillent ». Et le réel plaisir de mes insomnies provoquées est ce délicieux boum boum qui ne bercent pas ceux qui ne voulaient que dormir.
Ainsi l’été 2009, à Carpentras, avec cette insistante et très désagréable obligation de rester éveiller pour apprécier ou non, sachant que l’équivalence du boum boum avec Bach est loin d’être irréaliste mais, sans vouloir l’invective des adverbes tout en préférant l’adjectif, donc évidente, le bruit qui traverse mes fenêtres et me laissent différents d’être libre, oui libre, de ne pas vouloir payer pour ce que je n’aime, comme vous, peut-être pas.

Le neveu de Swann.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

curieux!curieux!

silence radio de la presse qui ne parle pas de ces nuisances sonores!
qu'importe!

la nouvelle municipalité doit préférer les jeunes aux "vieux"

qu'importe ceux qui travaillent le lendemain ils n'avaient qu'à prendre un jour de congé pour se remettre du rap boum boum!!

du côté de la mairie, il y en a qui ont la chance de faire la grasse matinée!

en tous les cas le quartier a morflé et rebelotte ce soir!

qu'on se le dise,un excellent festival Jazz a lieu à Villes sur Auzon que les habitants ont plaisir à entendre dans le village!!

Voir le site internet!

du beau monde! Classe!
De la belle musique! la vraie quoi!!

Retrouvons nous! Vous nous reconnaitrez...

Unknown a dit…

Le neveu de Swann habite à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau, moi à 1 km environ (j'ai vérifié sur un plan!). Le bruit était si fort que j'ai cru qu'il provenait d'une de ces voitures habituées du fait qui aurait stationné à quelques mètres de chez moi. Je suis sortie pour "voir", et j'ai constaté que mon impasse était bien silencieuse et que donc ce bruit envahissant venait de bien plus loin.
C'est la première fois qu'un spectacle des Estivales tient éveillée de force toute la population carpentrassienne.
Très regrettable.
Malgré la chaleur actuelle, j'ai du fermer mes fenêtres ce soir-là, et malgré le double vitrage, le bruit était encore là, moins traumatisant mais bien présent.
Bravo aux organisateurs des Estivales, MM. Adolphe et Becker! Ils ont voulu faire branché et proches du peuple, ils ont montré qu'ils se foutaient en fait complètement de lui. Ils devraient demander leur avis SINCERE aux parents de jeunes enfants qui habitent le centre ville et ils verront ainsi si leur idée branchée était si branchée qu'ils le croyaient...

anonyme a dit…

Un nouveau style de musique: le RAP’T

« Texte chanté par un touriste en Acrobatie, pays de l’ex URSS qui vient d’obtenir son indépendance, mais non reconnu par l’ONU, pays frontalier par un tunnel sous la Manche avec la Corée du Nord ».

Toute ressemblance avec des personnages que vous ne connaissez pas serait fortuite et encore plus avec ceux que vous croyez être ou connaître.



« YO ! Yo-yo-yo, je suis un fêtard !
J’aime la fête et l’argent du contri-buvable,
J’aime donner tous vos sous à ceux qui sont insolvables,
Les copains, les copeaux,
Les bobos,
Faire des projets
Sans intérêt,
Sans subvention
Sans discussion,
Yo ! Yo-yo-yo, je suis un fêtard !
J’ai promis des emplois dans les cités aux jeunes,
Aux pauv gens, démunis, qui me croyaient très fun,
Les gamins, les blagueurs
Les taggueurs
Pour des voix,
Pour qu’j’sois roi,
Pour la couronne,
J’l’ai j’m’y cramponne,
YO ! Yo yo yo, je suis un fêtard !
Le Corso, la culture, c’est fini plus jamais c’est plus l’heure,
Je préfère les feux d’joie de révolte des mineurs
Surveillés désormais,
Détestés désormais,
Jusqu’aux prochaines élections,
Car c’est ma façon
De croire au réservoir
Quand je tiens l’entonnoir,
Yo ! Yo yo yo ! Je suis un fêtard !
J’ communique avec les Daltons, comme Barabbas complice de fioles
Qui me dit maintenant « patron » et veut m’faire porter les cass’roles
De ses potions,
Adieu l’association,
La Régie va tout casser,
Démocratie totalité,
Qui f’ra taire les complices
Qui voudraient qu’je dévisse,
YO ! Yo yo yo, je suis un fêtard !
Patinoires et trompettes dans les bars c’est la fête,
Les commerces des impôts il faut bien qu’ils s’endettent,
Avant c’était presque trop,
Avec moi ce sera trop trop trop,
Je leur ferme l’entrée,
Je leur supprime les clefs,
Pas de bagnoles dans l’impasse,
Viv’ les parkings des grandes surfaces !
YO ! Yo yo yo, je suis un fêtard !
J’veux ma photo partout dans la rue les ragouts les ragots, dans le bio,
Sur les pommes les fayots les bagnoles les logos,
Je serai votre idole,
Avec votre obole,
Dans les journaux dans l’panneau,
Les employés municipaux
N’ont qu’à se tenir,
Sinon la prime ne s’ra qu’un souvenir !
Yo ! Yo yo yo, je suis un fêtard !
En attendant que la roue tourne et que la lune cache le soleil
Vous n’en aurez pas un comme moi, ce sera plus jamais pareil,
Par ici l’oseille !
Adieu la cité vermeille,
C’est le Rap’t de vos impôts,
C’est le Rap’t de votre égo
C’est le Rap’t à la Castro
C’est le Rap’t à la Mao !
YO ! Yo yo yo, je suis un fêtard !
Dans cinq ans, yo, ce s’ra trop tard !
YO yo yo yo, on aura vidé l’armoire !
Yo ! Yo yo yo yo ! Yo ! Yoghourt ?
Yo Out ! »

Unknown a dit…

Franchement l'ami O, bravo ! T'es en forme ce matin ! En vacances ? Je t'aime bien dans le style dégenté intello pas bobo pas barjo... tu me fais penser à moderato...

Une fan de toi quand tu es inspiré comme ça.

Little big bisous