OUVRIR LES YEUX

« En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. » Chamfort

vendredi 18 septembre 2009

A la recherche du bonheur .

A la Recherche du Bonheur

"Une enquête (pas française, heureusement !) mondiale sur le bonheur montre que le gros village de Ringkobing, au Danemark, est l’endroit où vivent les terriens les plus heureux de notre planète terre.
84% des habitants de ce bourg estiment qu’ils sont satisfaits de leur vie.
Ce gros bourg n’a aucun attrait particulier, plutôt très sage et propre, presque ennuyeux, bercé par la mer (plutôt très triste dans ces contrées du nord de l’Europe).

Cette remarque sur le bonheur en appelle plusieurs concernant le bonheur local.
Dans notre bon vieux Carpentras, 61% des Carpentrassiens votent et voteront toujours à droite, préférant le calme d’une ville sage (ou à assagir) plutôt que la fête à tout va.
64,47% ont voté à droite sur la circonscription, lors des élections législatives, donnant une victoire indiscutable au député Ferrand.
Seulement voilà : depuis un an et demi, après une division qui ne confond que la bêtise de certains, nous voilà dans un concept de révision de ville qui n’est plus notre Carpentras.
On change l’histoire de la ville, ses traditions, son rythme, son logo, on fait disparaître son Corso, on asphyxie certaines associations méritoires et historiques , on impose des noms de crèche pour remplacer celui de l’illustre et formidable Emile Zola, masque le Ventoux de son immense et majestueuse protection, piaffe de la musique RAP plutôt que le langoureux violon, agite les commerçants pour leur briser les reins d’impôts, impose à nos enfants du poissons d’élevage soi-disant bio nourris aux déchets de mer, et tout cela sous le nom du changement.

Qu’il faisait bon vivre à Carpentras il n’y a pas si longtemps !

Nos traditions étaient un brin anciennes, mais nous les aimions, comme nous aimions la langueur heureuse de la sagesse du bon carpentrassien.

Qu’est devenue Carpentras ? Une ville bruyante, rétrécie pour quelques vélos, inaccessible bientôt pour les véhicules, isolée dans son malheur récent d’être si mal gérée.
Peut-être fallait-il changer certaines choses. Les faire disparaître pour les remplacer par des expériences hasardeuses est une erreur qui nous coûtera très cher, personne n’en doute déjà plus.
Alors je vais vous écrire un secret : c’est vrai qu’ils nous font rire de s’agiter dans tous les sens et de croire que de tout changer va les faire élire de nouveau. Il suffit de voir aux européennes la défaite totale de la gauche à Carpentras avec le plus mauvais score de PACA.
C’est d’ailleurs une vérité. 84% des carpentrassiens qui ont voté pour les européennes ont refusé les idées de l’équipe municipale en place.
C’est un premier pas vers le bonheur, une première certitude, un fait inéluctable pour tous les élus.

Nous reviendrons donner ce bonheur aux Carpentrassiens.

Ringkobing ne sera plus la seule ville d’Europe dans laquelle les citadins se sentent heureux. Sous le toit du monde qui n’est autre, ici, que notre grand Ventoux."

Modérato 2

3 commentaires:

anonyme a dit…

Existe une montée de l’excès, dans Carpentras, allégorique, dissemblant du film « Requiem for a Dream », qui pourrait porter un nouveau titre: « Requiem pour l’Enfer. »
Je suis d’accord avec Modérato, encore, qui donne une analyse intime de la situation actuelle.
Non seulement les carpentrassiens sont mécontents, choqués, fâchés, déçus, bafoués, trompés et meurtris depuis un an et demi, mais ceux qui hier salissaient en permanence la ville en la traitant d’endormie n’ont fait que réveiller cette notion du bonheur qui faisait de notre ville « la belle endormie ».
Carpentras était en effet une ville heureuse où il faisait bon vivre.
De dire en permanence qu’elle était à réveiller était une erreur et restera une erreur.

Pour avoir voyagé et un peu vécu, sans chercher à être un donneur de leçons d’une vie modeste, je sais que ce n’est pas la fête ou l’excès de changement qui fait changer les êtres. Le décor n’est pas le fond de commerce de l’âme humaine, sinon les paillettes de pacotille qui permettent des déviances que seuls certains instigateurs ou traîtres approuvent.

Dans beaucoup de villes calmes et heureuses en France, comme dans le monde, la tranquillité diurne et nocturne est une conviction qui se transmet tel un bien être depuis des générations entières. L’apaisement peut générer l’imagination des habitants confiants de leurs valeurs culturelles. L’excitation, provoquée par certains, entraîne par contre l’excitation à plus ou moins court terme du peuple entier. Criez, par exemple : « au loup ! » Et vous verrez des centaines de personnes dire que les loups sont de retour. Pour expliquer ensuite qu’il n’y a plus de loups, il faudrait pouvoir montrer la peau d’une pauvre bête qui n’y était pour rien. Dans l’interrelation des êtres humains, cela s’appelle depuis René Girard « le bouc émissaire. » On retrouve dans « L’Ecclésiaste » ce thème de l’individu qui pensait sauver la ville. Il devient ensuite le bouc émissaire de la totalité des citoyens. Et vous pourrez dire ce que vous voulez, rien ne changera dans l’esprit des êtres humains ce type de comportement, archétype invariable quelle que soit les civilisations. « A moins d’être idiot. Un sot, disait Bossuet, trouve toujours un sot qui l’admire ». Mais un seul, relisez-le, un seul ! Fort heureusement. Nous sommes plus nombreux…

A suivre…

anonyme a dit…

… suite…

Il ne faut être qu’un second, légitime dans la responsabilité, pour se défaire de cette notion de bouc émissaire. Le premier en prend, pardonnez-moi l’expression : « plein la gueule ».

Nous en sommes là.
Carpentras, la belle endormie, vit désormais au rythme d’une activité désordonnée, fragile, dépensière, pompeusement bruyante, dans l’excès qui appellent l’excès. Et l’erreur d’appréciation qui en découle. Ainsi, le bouc émissaire fait son lit tout seul, visiblement désigné par ses proches qui l’ont abandonné le jour même du dernier échec des Européennes ; il était seul face à tous pour lire des résultats catastrophiques, sans même son second qui était sur la liste ; second habile de se terrer dans sa rancœur. Et fuir pour mieux cacher sa lâcheté. Qu’on le veuille ou non, Jean Claude Andrieu, lui, avait autour de lui pour vivre l’échec la quasi-totalité de ses colistiers. La fidélité paye jusque dans la retraite. A chacun sa bonne ou sa mauvaise conscience, les faits furent enregistrés et visibles par tous. Plus tard, dans un même et lucide élan de victoire, Jean Michel Ferrand a su, lui aussi, encore une fois, redonner à ses troupes le goût du bonheur et les rassurer avec les mots justes. Les grandes valeurs réuniront toujours les hommes, dans l’échec comme dans la victoire, lorsqu’ils sont solidaires dans l’échec comme dans la victoire. Ce n’est qu’une humble constatation que vous pouvez aussi constatez par vous-mêmes.

Carpentrassiens, vous vous êtes donc trompés ! Le bonheur n’est pas le bruit. Le bonheur n’est pas le désordre. Le Bonheur n’est pas un conflit. Le bonheur n’est pas un réveil brutal. Le bonheur est cette douce mélodie d’un essaim d’abeilles qui se réveillent en chœur pour s’activer et butiner « d’un seul homme » sur les fleurs du Comtat, malgré le mistral vif qui peut trahir leur course. Le bonheur est cette musique de chambre qui réveillait Montaigne au petit matin pour nous donner « Les Essais » d’une étonnante singularité intellectuelle.
Le bonheur n’est pas un poisson bio trop gras qui n’affiche que son nom car nourri en élevage avec des déchets divers, mais la belle grappe de raisin qui se cueille avec des mains saines.

L’opportunisme ne trompe que celui qui s’affiche. La tentation ne devrait plus vous entraîner vers la division. Après ce « Requiem pour l’Enfer », vous retrouverez ce don de paix qui faisaient de votre ville une Capitale digne de ce Nom. Carpentras je vous aime.

Un élu de droite.

anonyme a dit…

Le programme de « La Charité » mérite que l'on s'y attarde. L'homme de Malaucène vient nous lire un texte de Melville et la presse nous dit que c'est le coup de coeur du maire.
Pourquoi pas?
Mais pourquoi systématiquement nous parler du maire quand il y a une manifestation culturelle ? C'est dans la continuité de ce qui se faisait avant, sauf que la presse ne rajoutait pas systématiquement les goûts de JCA pour nous expliquer que c'était bien. A mourir de rire !
Herman Melville « would prefer not to »… obéir à ce genre de préférence...
D'autant plus que les autres spectacles, dans ce genre de considération, se banalisent dans le jugement d'un seul.
Pour mémoire, MON film préféré : " Le Dictateur". Banalité malicieuse pour ceux qui aiment confondre la dérision...
Un grand merci, toutefois, à Monsieur Pennac qui écrit de grands livres et montre que l'absurde ne fut pas qu'une invention des moralistes nihilistes existentialistes léninistes de notre déjà si vieux XXème siècle. Cervantès n'aurait-il pas puisé, vivant, quelques personnages dans nos illustres édiles locaux ?
Un conseil : attention à la LISSITUDE des personnages (c’est bien un « i » et non un « a »), car elle pourrait en inspirer quelques uns, trop, qui ressemblent déjà tellement à Monsieur BARTLEBY en mairie...

Swann