OUVRIR LES YEUX

« En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. » Chamfort

lundi 30 mars 2009

Fin de conseil municipal à Carpentras

« Conseil municipal du 26 mars 2009.
Houleux.
La mairie dépense trop. Frais de fonctionnement exorbitant. Peu importe.
Joute politique entre la droite et la gauche. Classique. Petites phrases assassines et vote du budget.

Les journalistes devant moi écrivent. Studieux et attentifs. Becker, Pons, Lapierre, Pénard et Cordonny face au maire.
Pour ma part, j’ai trouvé de la pertinence. Chacun y va de ses connaissances.
Premier emportement du maire contre Suzy Pons, maire qui n’accepte pas de se faire contrer.
Elle n’a plus le droit à la parole.
La démocratie règne… Le maire attaque l'ancienne municipalité à chaque fois. Suzy Pons ne l'accepte plus et lui dit qu'il ment. Cela ne lui plait vraiment pas.

Un peu plus tard, au tour de Lapierre. Je l’écoute attentivement. Je cite :
« Monsieur le Maire, vous n’aimez pas les bruits de couloir, mais dans les rues étroites de Carpentras ,on entend dire que vous avez fêté, et c’est une bonne chose (sic), le premier anniversaire de votre victoire au restaurant avec vos colistiers . Avez vous payé les repas ou est-ce sur le dos du contribuable que ce repas a eu lieu ? ».
Réponse du maire affirmant que c’est avec leur propre argent.
Lapierre se tait. Ce débat est clos.

Jusque là, rien de grave ni d’anormal. Prolongation du conseil: questions réponses etc.

Fin du conseil.

Dehors, les gens s’arrêtent devant la mairie pour discuter, fumer une cigarette. Bon ou pas bon, le conseil de part et d’autre est terminé.
Certains opposants dans la salle, s’embrassent sur le parvis, tandis que d’autres discutent de tout et de rien. « Où va-t-on manger un morceau, ce soir ? » est le thème de cette fin de conseil.

Surgit le maire, furieux.
Il s’approche de Lapierre et lui dit que sa question concernant les repas était nulle.
Puis il lui dit qu’il ne le pardonnera pas, par 2 fois.
Lapierre, très calme, répond que c’est de la politique, qu’ils font en permanence la même chose contre la droite, que tout cela n’est de tout façon que du classique politique.
Une adjointe du maire s’en mêle, réattaque Monsieur Lapierre qui semble surpris de cet assaut.
Nous sommes une bonne quinzaine, dont une journaliste, tous ébahis par l’attitude déconcertante et anormale du maire. « Je ne te pardonnerai pas crie-t-il, je ne te pardonnerai pas !" Son comportement semble se troubler. Il semble n’être plus maître de lui.
Cette phrase de Lapierre, à laquelle personne n’avait prêté attention, a dû, ^peut être, le faire sortir de ses gongs et de la mairie.

Lapierre se défend, répète qu’il s’agit de politique, qu’ils ne sont plus dans la salle du conseil, que cette attitude n’est pas digne d’un républicain, qu’il faut garder son calme. Le maire est très énervé, monte dans sa voiture puis interpelle portière ouverte deux autres personnes.

« Et vous les deux bloggers ! Je sais que c’est vous, le commissaire m’a adressé un mail, je vous surveille
!...etc… » L’un des deux hommes, un Monsieur aux cheveux blancs, plutôt fragile d’apparence, surpris d’être interpellé aussi vivement et agressivement, accusé d'être à l'origine de propos diffamatoires sur un blog, répond au maire qu’il n’a qu’à porter plainte.
Le maire ressort de sa voiture et rapidement s’approche de cette personne paraissant la plus âgée.

Très près ! Trop près !

IL lui crie des paroles inaudibles.
Puis dirige un coup de tête envers cette personne très calme qui évite en se reculant un mauvais coup, un coup de tête, comme un footballeur.
Lapierre s’interpose, dit au maire que c’est indigne d’un maire, du maire de Carpentras, que c’est scandaleux, qu’il faut arrêter cette mascarade, que nous ne sommes plus au conseil municipal, que ce comportement est anormal.

L’homme âgé est retourné, renversé par la situation mais reste digne, debout.
Il l'a échappé belle ! Le maire de Carpentras monte dans sa voiture, crie de nouveau après le citoyen élu conseiller municipal Lapierre, puis l’adjointe recommence ses attaques contre lui et d’autres. Le maire recule brusquement avec sa voiture et dit à son adjointe « : ne parles pas à ces petits cons, cela les instruits ! » Nous sommes bien dans la rue. Une quinzaine de témoins ont assisté à cette bien triste scène. Certaines choses m’ont peut-être échappé.
Est-ce cela la démocratie ? L’opposition doit-elle ne rien dire, sinon que tout va bien, que tout est beau, que le budget est bon ? En Allemagne de l’Est, on sait à quoi ce genre de méthode a abouti.
Le groupe reste sur place. D’autres élus de la majorité sortent et disent bonsoir très courtoisement à certains élus de l’opposition qui sont encore estomaqués.
C’était le soir du 26 mars,. Quinze témoins. Une journaliste. La presse n’en parlera peut être pas. Cet homme portera peut-être plainte. Je ne savais pas que l’on n’avait plus le droit de poser certaines questions en conseil municipal.
Mais je ne savais pas non plus que certaines questions autorisaient le maire à attendre, invectiver, brutaliser, intimider par un comportement sans maîtrise, l’opposition élue mais minoritaire à la sortie ! »




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