OUVRIR LES YEUX

« En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. » Chamfort

mardi 13 mai 2008

la truffe magique


Fable
(Attribuée à un autre disciple de François Villon)

(En vers libres car traduite par Modérato du vieux français)

Toutes ressemblances avec des personnages existant ou ayant existé seraient purement fortuites et involontaires de la part de l’auteur, hélas, défunt.


La truffe magique.

Maître Figue,
Las de gratter rude garrigue,
Ancien joueur de Cithare
Reconverti en piètre campagnard,
Innova nouvelle rente
Pour pallier aux taxes desséchantes.


Il obtint d’un confrère,
Possesseur mitoyen de chênes centenaires,
Une truffe, dite « noire », dans le parler d’ici.
Oh ! Ce ne fut pas sans soucis
Qu’il tenta par de savants mélanges,
Enfermé dans sa grange,
Fleurs d’ambroisie, pois et farine,
De modifier la peau racine
De la pépite ébène en un vert des plus faux !

A tromper, réussit-il, les plus sots
Ne fallait-il pas teinter des plus beaux primeurs ?
Pour vendre son appât, de bonne heure,
Le larron se rendit hors Comtadin
Prendre rang de brevet dans faubourg parisien.
Là, il fut admis dans le vaste bureau
Du découvreur unique de talents nouveaux
.

L’homme semblait friand de chair
Ingénieur de famille ignorant de la terre :
Son faciès sanguin
Trahissait moult dégustations et bons pains.

Maître Figue, d’une seule réplique
Osa les talents de sa truffe magique.
Ce fut donc vrai miracle, que dis-je !
La fortune immédiate, un vertige,
Quand annonçant mains au cœur
Dans la plus vile ferveur
Que la truffe présente dans un coffre d’épices
Pour parfumer nos rois et le Lys

Par Marco Polo en personne
Fut ramenée de Péronne,
Celle-là même qui miroitait sous l’œil comptable
De l’homme de table,
Pouvait se cultiver tel un banal navet
Dans un pré de cailloux sans eau ni bas engrais.
Le nez du breveteur se dilata
A l’idée de repas
Mille fois renouvelés
Par la graine masquée.

Un chèque fut signé et la truffe chérie
Dans coffre à lingots refroidis
Prit place en attendant culture prochaine.
Maître figue, lui, n’attendit pas semaine
Pour encaisser devises du crime savant.

L’autre pécheur trahit par ses plaisirs gourmands
N’eut de recours que pieux salut
Car Maître Figue avait, dans Ventoux, disparu.
Naquit cette épitaphe en Comtat Venaissin :
« Truffe noire ne pousse qu’en son écrin ».


Moralité :

« Vérité du menteur abuse l’ignorant ».

6 commentaires:

Anonyme a dit…

En fait vous voulez dire que le nouveau maire va nous rouler dans la farine et que maintenant qu'il est dans les lieux il va nous vendre du vent
en attendant il a changé la couleur de la ville et ca c'est la triste réalité!!

Anonyme a dit…

La TRUFFE on l'a sortie de la Mairie!

Anonyme a dit…

On sort une truffe, on en rentre une autre...

Anonyme a dit…

on a peut etre sorti une truffe noire, diamant noir du ventoux....., mais je crains qu'on l'ai remplacé par une vulgaire truffe blanche de l'été .....! qui ne trompe son monde que par son apparence extérieure!!

Anonyme a dit…

En tout cas, la truffe noire est réputée pour ses valeurs aphrodisiaques et en abuser peut être risqué pour la santé à partir d'un certain âge!!!!Donc messieurs et mesdames de l'opposition, contrôlez votre tension régulièrement.....ou passez à la truffe blanche, plus light!

Anonyme a dit…

C'est pas pour rien que la truffe noire a été nommée "la truffe magique".....comme la baguette...