OUVRIR LES YEUX

« En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. » Chamfort

jeudi 24 avril 2008

Présidence Française à la tête de l' Union Européenne

Par Moderato

A propos du Rapport de la fondation Robert Schuman et réponse à la question de Monsieur François Vaute :
« Qu’attendez vous de la Présidence Française imminente concernant l’Europe ? »


La question est tellement directe et bien posée qu’elle incite à lire « le sommaire » du rapport, et nous l'espèrons tous, bientôt, le rapport lui-même.

Les français attendent-ils véritablement les mêmes questions que celles qui vont être soulevées dans ce rapport? Sont-ils prêts pour apprécier la Présidence Française de l'Union Européenne? Tentons de répondre. La politique française est centrée, de toute évidence, sur elle-même et occulte, pour chacun, l’importance réelle politique et éthique de l’Europe. L’adhésion ne fait pas, on l’a vu lors des élections sous Chirac pour le fameux traité non ratifié, l’unanimité. Loin de là. Nos politiques montrent plutôt la culpabilité de l’Europe dans l’installation de la perte, logique car façonnée depuis vingt cinq ans par les socialistes français, du pouvoir d’achat de notre pays. Mais le débat n’est pas là.
Les français ont peur de l’Europe et n’en comprennent plus l’importance dans ce qui les touchent au quotidien. Ils ont vu avec l’Euro, pour reprendre le premier item de ce rapport, une manipulation de certains politiques qui n’a pas apporté les fruits manipulés de leurs espérances. Bien au contraire. Ils ont fait de l’Euro le responsable de l’état financier du pays.
Qui est pourtant véritablement responsable de cette peur ? Ceux qui n’ont pas su promulguer l’Europe d’aujourd’hui, très différente de l’Europe de l’après-guerre qui était une Europe de construction de la paix.
Qu’attendons nous de l’Europe de demain ? Qu’elle ne soit pas une Europe muette pour les non initiés mais communicante pour tous, facile à comprendre, et qui nous montre au-delà de notre débat interne, pourquoi la France en est là et ne pourra se relever sans elle. Cela fait d’un coup beaucoup de « choses » à partir de peu de choses. Mais n’y a-t-il pas trop en France une volonté des mêmes politiques de masquer l’importance de l’Europe, de créer cette peur, pour trouver le coupable impossible à nos ingérences nationales ?

Comment faire comprendre le succès de l’Euro, ses défis, puis énoncer la crise « de l’argent », lancer des voies de politisation, définir la politique monétaire dans le monde, planter les enjeux mondiaux et des frontières de l’Europe, soustraire ou admirer la Russie, parler des pays frontaliers de la méditerranée, suggérer l’importance des femmes, prospecter dans l’avenir, parler de la présidence française, si les problèmes des français semblent à mille lieux de cette entité étonnamment trop méconnue de notre peuple pour les raisons premières et simples que je viens d’énumérer ?
De quelle crise sociale démocrate parlons-nous ? De la crise française ? De la crise de certains pays d’Europe ? Pourquoi gagnent-on plus ici qu’ailleurs ? Pourquoi toujours inclure de nouveaux pays « pauvres » mais géographiquement européen dans l’Europe ? Quelle est la victoire politique incluant le monétaire et le social de l’Europe sur le reste du monde ? Est-elle un exemple, une utopie, un rêve oublié ? A qui profite l’Europe ? A nous, aux pays émergeants ? Ne va-t-elle pas nous appauvrir encore et sommes-nous pauvres ou encore riches ?
Certes, la victoire de la paix est réelle. Au moins sur « la vieille Europe » des deux guerres mondiales. C’est un constat simple. L’Euro a permis également de ne pas sombrer avec le Franc plusieurs fois dévalué sous les socialises français. C’est encore un constat simple mais faut-il encore le dire ? Les médias n’en parlent jamais. Les médias françaises…
Le débat est à venir, lent et fastidieux, et cela ne fait que commencer pour ceux qui ont encore le courage de croire en l’Europe, Sarkozy en tête. Mais s’il y avait une question à formuler, claire et compréhensible par tous, lisible, engageant chaque français, une question qui n’appelle qu’une réponse, ce serait de demander ce que l’Europe apporte aux français dans leur quotidien, dans leur chariot pour faire les courses, dans le coût de fonctionnement de leur budget personnel, dans leur activité professionnelle.
L’Europe existe. C’est un fait, une lapalissade, une entité politique et économique. Il existe une histoire de l’Europe de l’après-guerre, un destin logique, une vérité de son avenir. Mais il faudrait repartir de chacun, de l’individu français, du fonctionnement quotidien, je le redis, de chaque famille française avec ses gros défauts et ses immenses qualités pour simplifier, pour redonner une conscience intelligible par tous, réaliste et donc compréhensible à l’Europe et permettre enfin à tous d’admettre que sans l’Europe nous ne serions plus rien. Pour continuer.


Ma question sera donc simple ? Cette présidence française nous permettra-t-elle de mieux comprendre l’importance politique et financière de l’Europe dans la vie quotidienne de chaque français .

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo Moderato.
J’ajoute un petit commentaire. Joffre disait : « Je ne sais pas qui a gagné la bataille de la Marne mais je sais qui l’aurait perdue ». En ce qui concerne l’euro, on ne sait peut-être pas très bien percevoir ce qu’il nous apporté, mais on sait ce qu’il nous a évité, les dévaluations du franc. En principe, ces dévaluations passées servaient à relancer l’exportation en volume, car on vendait moins cher et on achetait cher, contrairement à l’Allemagne qui, avec sa monnaie forte, n’augmentait pas ses volumes et vendait plus cher. Dans le contexte actuel, face à la Chine par exemple, s’il n’y avait pas d’euro, je ne suis pas sûr que nous augmenterions notre volume d’exportations en dévaluant, mais nous paierions assurément nos importations très cher. Nous n’aurions plus de devises.
Mais l’Angleterre, me direz-vous, s’en sort très bien sans l’euro. Oui, car elle a trois atouts maîtres : les réformes Thatcher jamais remises en cause par Blair, les énormes royalties du pétrole, et la City. Pas nous.

Anonyme a dit…

Les Etats Unis ont une frontière. La Chine a une frontière.
La Russie en a une . Le Burundi Aussi. L’Europe n'en a pas!
Ses « dirigeants » n'en veulent pas !
Chaque pays « occidental » (pour ne plus utiliser le mot EUROPE tant qu'il n'aura pas une signification concrète) s’est battu tout au long de son histoire pour défendre ses propres frontières, et Bruxelles veut amalgamer des pays sans histoire commune, sans destin commun, sans objectif commun, sans culture commune, sans racine commune, sans mode de vie commun, le tout, sans logique, sans explication, sans réflexion commune.
Pour de Gaulle c'était "de l'Atlantique à l'Oural".
C'est avec qui maintenant? L’Afrique du nord? La Syrie? Si c’est avec la Turquie, pourquoi pas Israël ?
L’Europe EUROPEENNE doit être basée sur 2 critères indissociables: géographique et culturel.
C'est la seule façon pour que nous puissions nous reconnaître comme membres d'un même ensemble avec le désir de progresserensemble.
Ces hommes politiques, sans conviction profonde, préoccupés par leurs seuls intérêts et par leurs séjours en Orient dans des 7 étoiles aux frais d'ANKARA n'ont qu'en même pas la prétention de
recréer l'ONU !?
L'Europe, c'est quoi ce machin? Faut-il désormais brûler les livres de géographie et oublier que le Bosphore est la porte de l’orient !Que laisserons nous à nos enfants?

Anonyme a dit…

Modérato : J'avoue que ton copain citoyen n'a pas grand chose à dire quand tu donnes des explications de cette qualité.